
Son nom ne l’indique pas immédiatement, mais Daniel Naudé est sud-africain. Il n’a que 28 ans, pourtant sa maturité impressionne. De 2007 à 2011, il a parcouru son pays à la recherche d’une certaine réalité rurale. Les animaux domestiques –notamment le chien Africanis, race très ancienne– leur relation à l’homme et au paysage sont le sujet principal d’Animal Farm. Dans sa pratique photographique, Daniel Naudé se situe entre David Goldblatt pour la documentation dépassionnée d’un territoire et Pieter Hugo (dont il fut l’assistant) pour la spectacularisation de la représentation. La photo animalière tourne très souvent au cliché. Naudé échappe à ce piège en cadrant frontalement à hauteur même de ses sujets : ses images sont des portraits d’animaux. Ni sentimentalisme ni anthropomorphisme chez lui. Par ailleurs, pour un Européen, ce bestiaire paraît étrange. Si l’on reconnaît bien ici une vache, une chèvre ou un âne, les spécimens de Naudé ne ressemblent que lointainement à ceux que nous connaissons sous ces noms, tant les races sont éloignées. Même si cela n’est probablement pas la problématique première du photographe, se pose ainsi la question de savoir comment nous distinguons et nommons un réel inscrit dans une photographie.
Daniel Naudé, Animal Farm, Prestel, relié sous jaquette, 148 pages, conception graphique Gabrielle Guy.
Allez voir ailleurs !
Le site de Daniel Naudé, celui de Prestel.
Un article sur Time Lightbox.