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Une conversation avec Sybren Kuiper, Jeroen Kummer et Arthur Herrman


Inconnus de l'immense majorité du public de la photographie, leurs noms sont de ceux que photographes et amateurs de livres de photographie s'échangent pourtant comme des sésames. Sybren Kuiper, alias SYB d'une part, Jeroen Kummer et Arthur Herrman, œuvrant sous le label Kummer & Herrman de l'autre, sont néerlandais et graphistes. Ils ont conçu quelques-uns des meilleurs livres de photographie contemporains. Abba… Zappa de Gijsbert Hanekroot, Macedonia de Cuny Janssen ou Gomorrah Girl de Valerio Spada par exemple pour SYB. Empty Bottles de WassinkLundgren, Antipersonnel de Raphaël Dallaporta ou Empty land, Promised land, Forbidden land de Rob Hornstra pour Kummer & Herrman. Il était dès lors fort tentant de les faire parler de leur métier, méconnu, mais essentiel à la réussite d'un livre. Rencontre à Amsterdam, en terrasse d'un café de la Westergasfabriek, à l'occasion des foires Unseen et Offprint.


Commençons par LA question : existe-t-il, selon vous, une école néerlandaise du graphisme ?


Sybren Kuiper : La question est compliquée. Il y a, bien sûr, une longue tradition, une longue histoire du graphisme dans ce pays. Mais je suis toujours un peu réticent à parler d’un graphisme néerlandais. Il y a tant d’intervenants : de grandes entreprises et de petites. Chacune avec sa propre approche. J’ai aussi tendance à penser que, dans le graphisme, il se passe des choses en de nombreux lieux…


Jeroen Kummer : Je suis d’accord avec toi. Le graphisme est un domaine mondialisé. Nous apprenons d’amis allemands, d’Américains. Tout le monde connaît le travail des autres. Donc nous nous influençons mutuellement.


D’accord, mais j’ai le sentiment que, vu de l’étranger, les gens regardent un livre et se disent "oh, c’est du graphisme hollandais".


JK : Les graphistes américains me semblent parfois plus audacieux que nous. Je ne sais pas si ce qu’il en est ailleurs, mais, ce que nous tentons de faire, est de raconter une histoire le mieux possible. Et pour cela, nous utilisons toutes les caractéristiques du livre –le format du papier par exemple– pour y parvenir. Nous pouvons également manifester un léger manque de respect pour les images prises individuellement parce que nous voyons le livre comme un tout, et non comme une succession d’images uniques.


Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans mon livre Conversations.

French and English version available.


Photo Rémi Coignet. From left to right, Jeroen Kummer, Sybren Kuiper and Arthur Herrman

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